La mise en place d’un programme de dépistage des cancers du poumon (CP) est inscrite dans la Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2031. Ce programme devra être couplé à des interventions de prévention visant au sevrage tabagique et à l’information personnalisée quant au risque lié au tabagisme, premier facteur de risque évitable de cancers. Un appel à candidatures de l’Institut National du Cancer « Dépistage des cancers du poumon » a été lancé mi-juillet.
D’envergure national, le programme pilote qui se déploiera à la suite à partir de l’année 2025 constituera le socle nécessaire à la généralisation d’un programme de dépistage organisé des cancers du poumon. Dans le même temps, des recherches menées en France, comme par exemple DEP KP80, ainsi que de nombreux projets internationaux permettent de mieux évaluer l’intérêt et les possibilités offertes par le dépistage du cancer du poumon… Un enjeu de santé publique essentiel.
Le cancer du poumon, un problème majeur de santé publique en France
Les derniers chiffres publiés par l’INCa évaluent à un peu plus de 30 000 le nombre de décès qui lui sont imputables soit quasiment 20 % de la mortalité totale due aux cancers. Si sa mortalité par cancer du poumon évolue chez l’homme de façon encourageante, environ – 3 %/an par an France sur la décennie 2011-21, elle progresse à l’inverse de façon préoccupante chez la Femme + 0,5 %/an.
Les chances de survie varient drastiquement selon le stade auquel la maladie est diagnostiquée. Plus de 9 patients sur 10 sont encore en vie 5 ans après le diagnostic d’un cancer localisé. En revanche, cette statistique est de moins de 10 % pour les stades métastatiques.
Faible dose, fort impact
Si pouvoir poser un diagnostic le plus tôt possible est donc essentiel, l’apparition tardive des symptômes de la maladie fait qu’elle n’est que rarement repérée à un stade précoce. Dans ce contexte, la mise sur pied d’un programme de dépistage organisé est une question cruciale car elle peut permettre de détecter le cancer du poumon à un stade où le traitement sera beaucoup plus efficace avec à la clé une possible guérison.
Il existe aujourd’hui une technique efficace pour déceler le cancer du poumon à un stade précoce : le scanner thoracique faiblement dosé. Les résultats de plusieurs études d’envergure (NLST aux Etats-Unis, Nelson et Mild en Europe) et une méta-analyse Cochrane montrent que son utilisation permet d’obtenir une réduction de 20 % de la mortalité par cancer du poumon dans une population à haut risque, des fumeurs ou des anciens fumeurs de plus de 50 ans avec une exposition très significative au tabac… / …