Myriam Pannard est docteure en psychologie sociale de la santé. Sa thèse porte sur les enjeux éthiques et psychosociaux en lien avec les innovations technologiques et thérapeutiques développées en oncogénétique soutenue en décembre 2018 (sous la direction de Marie Préau, Pr. Psychologie Sociale au GRePS). Elle est post-doctorante au GRePS et présidente de l’association Oncolab’.
Vous portez un projet de recherche sur les objets connectés et applications de santé, sur la plateforme de crowdfunding Thellie. Quel est l’objectif de ce projet ?
L’objectif du projet Cocarul est d’identifier les déterminants psychosociaux qui jouent un rôle sur l’adoption et le maintien de l’usage des objets connectés et application de santé (OCA) chez des personnes ayant été atteintes de cancer ou non. Plus simplement, cette étude cherche à répondre à la question suivante : sur quels indicateurs se différencient les personnes qui adoptent et utilisent à long terme des OCA d’autres personnes ? Nous cherchons notamment à comprendre si le genre, le niveau socio-économique, le fait d’être atteint d’une pathologie chronique telle que le cancer, mais aussi les représentations sociales des OCA ou encore les stratégies de coping, jouent un rôle dans l’adoption et le maintien de l’usage des OCA.
À vos yeux, quelles sont les enjeux du numérique dans le domaine de la santé en général, et de la cancérologie en particulier ?
Grâce aux progrès réalisés en médecine, et notamment dans le champ du cancer, de nombreuses pathologies autrefois aigues deviennent chroniques, ce qui amène les patient.e.s à jouer un rôle de plus en plus actif dans la gestion de leur santé à long terme. Les OCA visant dans leur conception à améliorer la santé et la qualité de vie des usager.ère.s et patient.e.s pourraient jouer un rôle dans l’accompagnement des patient.e.s mais aussi bouleverser les relations entre soignant.e.s et patient.e.s. De nombreuses questions se posent également au niveau éthique, par exemple en ce qui concerne les inégalités d’accès à la santé ou encore la protection des données des usager.ère.s. Il s’agit donc d’un champ de recherche particulièrement riche et stimulant.
Outre ce projet porté par la plateforme Thellie avec le soutien du CLARA, vous êtes largement investie dans les actions du Cancéropôle puisque vous êtes, notamment présidente de l’association Oncolab’. Selon vous, quel peut être l’apport du CLARA aux jeunes chercheurs ?
Le CLARA, notamment grâce à ses nombreuses actions construites par et pour les jeunes chercheur.e.s au sein de l’Ecole de Cancérologie, constitue pour eux un lieu d’échange et d’expression, mais aussi de formation, privilégié. L’association Oncolab’ est ravie de s’associer au CLARA dans l’organisation de multiples événements qui participent à renforcer les compétences des jeunes chercheur.e.s, tout en leur permettant de construire leur réseau professionnel régional dès le master et jusque dans les premières années de leur carrière.