À l’occasion de Mars Bleu, nous avons posé 3 questions au Dr Anne Cattey-Javouhey, gastro entérologue et cancérologue au Centre Léon Bérard au sujet du cancer colorectal, de sa prévention et de son dépistage.
Quels sont les symptômes à surveiller pour prévenir un cancer colorectal ?
Les symptômes qui doivent amener à consulter sont la présence de sang dans les selles, les modifications récentes du transit et l’apparition de douleurs abdominales non expliquées.
Pouvez-vous nous donner quelques conseils de prévention à appliquer au quotidien pour réduire le risque de cancer colorectal ?
Pour réduire le risque de cancer colorectal, il est conseillé :
- de limiter la consommation de viande rouge, de charcuteries, de produits marinés et frits et d’augmenter les légumes verts et les laitages,
- d’augmenter l’activité physique et maintenir son poids dans les limites de la normale.
- d’arrêter de fumer et limiter la consommation de boissons alcoolisées,
La prévention secondaire, elle, repose :
- sur la réalisation, dans la population à risque moyen (pas d’antécédents familiaux, pas de symptômes, ni de prédisposition génétique) du test de dépistage dès l’âge de 50 ans, tous les 2 ans;
- et sur la réalisation de coloscopies régulières dans la population à risque élevé : antécédents personnels ou familiaux de maladies colorectales (polype, cancer, maladies inflammatoires digestives) et à risque très élevé (maladies héréditaires du côlon).
Le dépistage organisé est généralisé à l’ensemble du territoire. Pouvez-vous nous expliquer en quoi il consiste ?
À partir de 50 ans, chacun va recevoir une invitation pour aller chercher le test de dépistage chez son médecin traitant, mais également sur internet, dans les pharmacies et chez le gastro-entérologue.
Celui-ci vérifiera préalablement qu’il n’y a pas lieu de préconiser une coloscopie. Il s’agit d’un test simple et rapide, avec un seul prélèvement de selles, plus fiable, pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie qui détecte la présence ou non de sang dans les selles. Il est positif dans 4 % des cas et conduit alors à la réalisation d’une coloscopie.