Grâce aux nouvelles techniques de biologie moléculaire, et en particulier grâce à l’utilisation du séquençage d’ARN en cellule unique, une équipe de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg a décrit les étapes précoces du développement des cancers de la prostate. Les chercheurs ont notamment identifié une molécule clé dans leur progression, ainsi qu’un marqueur biologique du risque de récidive après chirurgie.
À l’échelle mondiale, le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes (après celui du poumon). Son dépistage précoce s’appuie sur le dosage d’un biomarqueur sanguin, l’antigène spécifique de la prostate (ou PSA). Malheureusement, ce dosage ne permet pas de discerner des tumeurs dites indolentes, qui évolueront peu, de celles qui deviendront agressives et doivent être rapidement traitées. Dès lors, la majorité des anomalies détectées conduisent à la mise en route d’un traitement, avec un risque non négligeable d’effets indésirables tels que l’incontinence urinaire ou la dysfonction érectile. Aussi, disposer de biomarqueurs de la progression de ce cancer améliorerait considérablement son diagnostic et aiderait à la décision de traiter ou non. Mais pour découvrir de tels marqueurs, les chercheurs ont besoin de mieux connaître la biologie de la maladie et les protéines impliquées dans son développement.