Le Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) et ses membres, se sont réunis mardi 17 septembre à Grenoble pour faire le point sur le dynamisme de la recherche en cancérologie au sein de la métropole iséroise. Ce fut l’occasion de faire un tour d’horizon de l’excellence scientifique à travers des projets emblématiques menés au sein du CLARA depuis plus de 10 années. Au premier rang de ces réussites figure la Chaire d’Excellence en Recherche Translationnelle initiée en 2013, qui a permis de définir une nouvelle vision scientifique et stratégique pour le territoire. Deux projets Preuve du Concept CLARA ont également été présentés, et plus particulièrement une approche révolutionnaire pour mieux comprendre les cancers, notamment du cerveau, dont les résultats ont été rendus publiques et bénéficient d’ores et déjà à 14 patients. Ces deux projets sont la preuve de l’efficacité du Cancéropôle et de ses partenaires comme moteur du développement économique local et accélérateur d’avancées pour les malades.
La métropole grenobloise, un pôle de recherche d’excellence en cancérologie
Deuxième pôle de recherche au sein de la grande région Rhône-Alpes Auvergne, la métropole grenobloise compte aujourd’hui plus de 1 000 chercheurs, cliniciens et entrepreneurs actifs en cancérologie.
Plus de dix années après le lancement du Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA), elle s’est affirmée comme leader sur les dispositifs médicaux et les stratégies micro et nano-invasives contre le cancer (outils pour des diagnostics plus précoces ou plus fiables, systèmes d’assistance visuelle pour les chirurgies et dispositifs opératoires, amélioration de la délivrance des chimiothérapies…). L’expertise médicale et scientifique développée autour des cancers du poumon est reconnue mondialement. Profitant du dense réseau de laboratoires de recherches et du vaste champ de disciplines qu’il couvre, les chercheurs grenoblois ont permis l’émergence de molécules prometteuses contre le cancer et obtenu des avancées majeures en épigénétique du cancer ou en thérapie cellulaire.
« En 10 ans ce sont 25 projets qui ont été soutenus par le CLARA à Grenoble avec plus de 4,5M€ alloués. 14 projets Preuve du Concept CLARA sur 36 seront d’ailleurs valorisés dans la métropole iséroise, ce qui démontre à la fois la qualité des acteurs et la capacité à transformer des découvertes en produits portés par des entreprises locales qui créent de l’emploi» a souligné le Dr. Amaury MARTIN, Secrétaire Général du CLARA.
Au fil des ans les équipes de recherche se sont structurées, notamment autour de l’Institut Albert Bonniot, le laboratoire TIMC-IMAG, le GIN, Clinatec, l’IBS, le CIC-IT, le CEA LETI, l’IRTSV ou l’EFS pour développer, en lien avec les acteurs régionaux et français, des expertises fortes sur l’ensemble des axes de recherche qui font l’excellence de la cancérologie en Rhône-Alpes Auvergne.
Une chaire d’excellence pour renforcer la dynamique de recherche et de transfert en oncologie
Pour aller plus loin, le CLARA a mis en place en 2013 avec le soutien des collectivités locales (ville, métropole, département), le CHU de Grenoble et l’université Joseph Fourier, une Chaire d’Excellence en Recherche Translationnelle. Portée par le Dr Pierre Hainaut, elle a une double ambition. Elle vise en priorité à développer la recherche en oncologie sur le territoire isérois, notamment autour des cancers broncho-pulmonaires. De manière plus large, son objectif est de renforcer les dynamiques avec les autres pôles et disciplines régionaux stratégiques, en particulier dans les domaines des sciences de l’ingénieur appliquées à la biologie, et dans les réseaux internationaux.
« Le travail mené depuis 2013, notamment autour de l’Institut Albert Bonniot, a permis d’établir les fondations d’un centre grenoblois de recherche intégrée contre le cancer qui repose sur l’épigénétique, les maladies chroniques et le cancer » a détaillé le Dr. Pierre HAINAUT
Deux illustrations de projet Preuve du Concept CLARA à Grenoble
Deux projets Preuve du Concept CLARA permettent d’illustrer ce dynamisme.
Lauréat de l’édition 2014, le projet ChemRadAssay est une collaboration entre une équipe clinique lyonnaise et une start-up grenobloise, la société LXRepair. Le projet vise à mener une étude prospective pilote sur une cohorte de 120 patients atteints de HNSCC pour valider des biomarqueurs prédictifs de réponse liés à la réparation de l’ADN dans les cancers de la tête et du cou de type épidermoïde. Occupant la sixième place en terme de fréquence et représentent la septième cause de décès par cancer en Europe, avec une survie à 5 ans inférieure à 50%, ces cancers font partie des grandes préoccupations de santé publique. Des tests in vitro brevetés, issus de recherches menées au CEA, seront utilisés afin d’établir la signature enzymatique de réparation de l’ADN de patients (tumeur et cellules sanguines) recevant une chimiothérapie et une radiothérapie.
« Avec l’utilisation de ces tests innovants, l’enjeu aujourd’hui est de mieux identifier les signatures spécifiques des cancers pour permettre une adaptation des traitements au profil des patients et la prévention de leur toxicité. Sans le CLARA, ce projet n’aurait jamais pu voir le jour » a déclaré le Dr. Sylvie SAUVAIGO, CEO-R&D Manager de la société LXRepair, partenaire du projet ChemRadAssay
Lauréat de l’édition 2007, le Pr François BERGER, Directeur de Clinatec, centre de recherche Edmond J. Safra, a rendu public pour la première fois les résultats obtenus grâce à la technologie révolutionnaire Tumorprint.
« Accéder au microenvironnement et à l’hétérogénéité tumorale est un objectif majeur pour mieux comprendre les tumeurs et trouver de nouvelles cibles thérapeutiques. Dans beaucoup de cancers, en particulier ceux au cerveau, il est impossible de multiplier les prélèvements à cause des risques pour le patient. Nous avons donc mis au point une nouvelle technologie reposant sur le concept de prélèvement par contact adhésif permettant de capturer l’information dans les organes cibles, sans abîmer les tissus comme c’est le cas dans une biopsie classique » a expliqué le Pr François BERGER.
« Grâce au financement du CLARA, il a été possible de produire la technologie puis d’en montrer l’opérabilité préclinique et clinique. C’est véritablement une nouvelle procédure biomédicale qui a été inventée. Cette technologie pourra être développée pour d’autres localisations tumorales, comme le cancer de la prostate, les sarcomes ou le poumon et des maladies neurodégénératives. Sans le CLARA qui a cru dans le projet dès 2007, rien n’aurait été possible» a conclu le Pr François BERGER.
Une start-up, SILBIOPRINT est actuellement en cours de création. 14 malades grenoblois ont déjà pu bénéficier de cette approche révolutionnaire. Un essai clinique multicentrique sera initié rapidement.