Début 2020 s’est tenue la réunion de clôture du projet TransCAP, la dernière brique d’un programme fédérateur, initié en 2014 : CAP (Cancer Auvergne Prostate). La collaboration fructueuse entre tous les acteurs clermontois de la lutte contre le cancer a abouti à la création d’une collection, inédite en France, d’échantillons biologiques sur le cancer de la prostate.
CAP, une collaboration structurante pour répondre à un enjeu de santé publique
En France, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Son diagnostic et sa surveillance en font un enjeu de santé publique majeur. Afin de répondre à ce dernier, de très nombreuses recherches sont en cours, nécessitant une mise à disposition pour les chercheurs de matériel biologique regroupé dans un lieu unique (le Centre de Ressources Biologiques dirigé, au CHU de CLERMONT-FERRAND, par le Pr Marc BERGER). Cette ressource permet de disposer de données de base essentielles à la réalisation de protocoles de recherche fondamentale et/ou clinique.
En 2014, un consortium de 9 partenaires s’est réuni autour de cet enjeu pour donner naissance au programme CAP, Cancer Prostate Auvergne. Labellisé « Projet Structurant » par le Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA), cette opération a été soutenue par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le département du Puy-de-Dôme et Clermont Auvergne Métropole, pour un montant de 391 400 €.
Son objectif principal était la constitution d’une banque de tumeurs de la prostate complète, la première en France de ce type, une véritable « porte d’entrée » pour les collaborations de recherche entre académiques et industriels.
« Le programme CAP a été fondateur dans la structuration d’une activité de recherche sur le cancer de la prostate en Auvergne. Il a donné lieu à de nombreux travaux, que ce soit dans l’étude de la cancérogénèse ou encore la gestion de la douleur. Il a permis d’initier le recueil d’échantillons biologiques au sein de notre service d’urologie sous la conduite logistique de Marie-Pierre VALLI, attachée de recherche clinique du service, et a été consolidé dans le cadre du projet TransCAP », précise le Pr. Laurent GUY, coordinateur du projet CAP, et urologue au CHU de Clermont-Ferrand.
TransCAP, des retombées au bénéfice des patients et du territoire
L’équipe du projet TransCAP (de droite à gauche) : Ludivine BOUDIEU, Walter GLAZIOU, Marie-Pierre VALLI, Juliette BERGER, Myriam KOSSAI, Laurent GUY, Isabelle TRECHOT, Silvère BARON, Céline TONEGHIN, Arnaud CUTIVET.
En continuité du programme CAP, le projet TransCAP, appuyé financièrement par Clermont Auvergne Métropole à hauteur de 53 000 €, a associé des équipes académiques, des centres hospitaliers et clinique ainsi que des laboratoires privés. Grâce à ce partenariat inédit (notamment avec la participation d’urologues de la Clinique de la Chataigneraie, des laboratoires Genbio et Sipath et du service anatomopathologique du Centre Jean Perrin), une collection de grande envergure de plus de 5 000 échantillons à laquelle est adossée une base répertoriant plus de 20 000 données a été constituée. Cette collection représente un outil ressource d’investigation sans précédent pour le site de Clermont-Ferrand, qui permettra de valider sur patients les biomarqueurs associés à la prise en charge du cancer de la prostate. Tous ces éléments ouvrent des perspectives importantes dans le développement de futurs traitements au bénéfice d’un meilleur pronostic et pour combattre l’évolution métastatique de cette pathologie.
Ce projet constitue un socle collaboratif pour de nombreuses équipes clermontoises et devrait sans nul doute concourir à l’obtention de financements de recherche sur la base de l’exploitation d’une quantité considérable de données cliniques. Le programme CAP/TransCAP a également été moteur pour le développement économique territorial en valorisant l’expertise scientifique et clinique développée à Clermont pour attirer des entreprises et construire des études cliniques d’envergure.
« Il est indéniable que ce projet a participé au rapprochement des équipes de recherches cliniques et académiques clermontoises, renforcé la visibilité de l’expertise sur le plan national et favorisé ainsi l’émergence d’un nouveau réseau collaboratif local : le Groupe Cancer Clermont Auvergne. Ce dernier a pour objectif de faire dialoguer plus efficacement l’ensemble des acteurs engagés dans la lutte contre le cancer », précisent le Pr Frédérique PENAULT-LLORCA (Centre Jean Perrin) et le Dr Silvère BARON (GReD), coordinateurs du projet TransCAP.
Un effet de levier pour la recherche clermontoise
Le CLARA a participé à la structuration de la recherche en cancérologie sur le site clermontois en agrégeant les expertises locales pluridisciplinaires en recherche fondamentale et translationnelle sur le cancer de la prostate. C’est grâce à l’articulation des dispositifs de financements propres au CLARA avec des dispositifs de financement régionaux, nationaux et internationaux, que ce programme a pu aboutir.
« Ce programme de recherche est révélateur des bénéfices de la coopération à tous les échelons. C’est un excellent exemple du chaînage des possibilités de financements pour accélérer le développement d’une recherche performante », précise Olivier EXERTIER, secrétaire général du CLARA.
Chiffres-clefs
- 10 partenaires : Le CHU de Clermont-Ferrand, le laboratoire GReD, le Centre Jean Perrin, M2ISH, IMoST, NEURO-DOL, le Laboratoire de Physique Corpusculaire, l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand, la Clinique de la Chataigneraie, SIPATH Unilabs
- Une biobanque de 5 000 échantillons, dédiée au cancer de la prostate
- Un programme soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Clermont Auvergne Métropole, le Département du Puy-de-Dôme et le CLARA.
- Un effet levier de 8 : Pour 1 euro apporté par le CLARA et les collectivités, ce sont 8 euros complémentaires obtenus pour développer le programme