Chaque année, le prix Ruban Rose récompense des chercheurs dont les travaux prometteurs portent sur le cancer du sein. Véronique Maguet-Satta, directrice de recherche au Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon, a obtenu le prix Ruban Rose Avenir 2021 pour ses travaux portant sur l’impact des bisphénols et nanoparticules de plastiques sur le risque de cancer du sein.
Vous avez reçu récemment le Prix Ruban Rose Avenir 2021, destiné à des chercheurs et chercheurses présentant un programme novateur dans la recherche bénéficiant à la lutte contre le cancer du sein. Quel axe spécifique relatif à vos recherches sur les cellules souches allez-vous pouvoir développer grâce au soutien de l’association Ruban rose ?
Nous proposons d’identifier les mécanismes moléculaires par lesquels la voie BMP interagit avec celle des estrogènes et/ou leurs mimétiques (bisphénols) pour initier la transformation des cellules souches. Nous évaluerons dans quelle mesure le score-CD10, que nous venons d’identifier comme une signature moléculaire des cellules souches pré-néoplasique dans différents cancers, constitue un outil de détection du risque de transformation suite à l’exposition à des contaminants environnementaux.
Quel impact peut avoir ce type de distinction sur vos projets et votre équipe de recherche?
Il s’agit d’un impact majeur en termes de visibilité pour le travail de notre équipe et de liberté d’investigation pour nos projets sur un sujet extrêmement polémique et délicat que celui de l’exposition aux polluants environnementaux. Nous espérons que ce travail ouvre des perspectives pour développer de nouvelles stratégies en santé publique de prévention, détection précoce et traitements des cancers du sein.
Vous êtes membres de l’association AURA-STEM, le réseau régional de la recherche sur les cellules souches. Quels sont les fondements de la création d’une telle initiative ?
Il s’agit d’une association ayant pour but de regrouper les acteurs régionaux de la recherche sur les cellules souches, dont l’un des aspects sont les cellules souches cancéreuses.
Quel est son objectif et qu’apporte l’association à ses membres ?
L’objectif est de mettre les gens en réseau, de diffuser la science de qualité réalisée à l’échelle de notre région et d’animer la recherche sur les cellules souches en promouvant le travail des jeunes.
Quels sont actuellement ses axes de développement et ses besoins pour répondre à son objectif?
Les axes de développement sont de maintenir une régularité des rencontres en présentiel, mises à mal ces deux dernières années avec la situation sanitaire que nous avons traversé (car la qualité des échanges et des collaborations reste meilleure qu’en virtuel). Il est également important d’atteindre une bonne représentativité de nos territoires régionaux et nous travaillons sur l’attractivité pour les chercheurs de la région de Grenoble, actuellement peu présents.
La 4ème édition de la Conférence Internationale « Cellules souches, développement et cancer » se tiendra au printemps 2022. Vous coorganisez cet évènement avec des chercheurs québécois. Quelles sont les grandes lignes du programme ? Que vous apportent votre relation avec le Québec ?
Comme lors des éditions précédentes la Conférence Internationale « Cellules souches, développement et cancer » a pour objectif de balayer l’actualité du domaine des cellules souches du développement jusqu’aux aspects pathologiques et en passant par les avancées technologiques du domaine. Un bel exemple dans la prochaine édition sera sur l’utilisation des cellules souches dans la modélisation 3D des tissus. La relation avec le Québec est historique et privilégiée avec cette région qui est leader dans le domaine des cellules souches, c’est une formidable opportunité pour établir de nouvelles collaborations ou développer celles existantes.