Le Cancéropole Lyon Auvergne-Rhône-Alpes (CLARA) a élu son nouveau président le 5 février 2020. Pierre Hainaut, biologiste moléculaire de 62 ans, prend ainsi les rênes pour un mandat de trois ans, renouvelable. Il succède au professeur Véronique Trillet-Lenoir, présidente depuis 2013 et qui a été élue députée européenne en mai 2019.
Quel est votre parcours ?
Je suis actuellement professeur de biologie du cancer à l’université Grenoble Alpes et praticien hospitalier au CHU de Grenoble Alpes, et depuis 2015 directeur de l’Institut pour l’avancée des biosciences (IAB), un centre de recherche UGA, Inserm, CNRS basé à Grenoble qui regroupe 300 personnes, dont 150 chercheurs. Ce centre travaille sur l’épigénétique, la plasticité cellulaire, l’environnement et le cancer. J’ai effectué l’essentiel de ma carrière comme responsable de la section des mécanismes de la cancérogénèse au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) à Lyon. J’ai fait ma thèse en Belgique ainsi que des post-docs en France et en Angleterre, puis j’ai rejoins l’OMS en 1995 où j’ai monté cette unité de carcinogénèse moléculaire, que j’ai quittée en 2015 pour prendre mon poste à Grenoble.
Quelles ont été vos relations avec le Clara durant ce parcours ?
Je suis impliqué dans le cancéropôle depuis les premières discussions sur sa mise en place, il y a vingtaine d’années. Jeune chercheur à l’époque, j’ai représenté le CIRC durant ces discussions. J’ai eu ainsi l’occasion d’assister à la constitution du cancéropôle avant la mise en place d’un plan Cancer national par Jacques Chirac en 2003. La région Rhône-Alpes était précurseure et ce qui a été fait en région a servi de modèle pour le dispositif des cancéropôles au niveau national. J’ai toujours considéré que cette organisation avait un pouvoir important pour permettre à la communauté de la recherche sur le cancer de travailler ensemble, et de développer une vraie cohérence. Une cohérence qui s’est traduite durant ces deux décennies par les succès remportés par les équipes régionales lors des appels d’offres nationaux et internationaux. Un travail coopératif primordial qui a servi de base à la réussite du programme AuraGen, Plan médecine France génomique 2025 pour le montage de plateformes de diagnostics moléculaires par séquençage du génome complet, porté par un consortium de l’ensemble de la région. C’est aussi les projets conjoints entre l’IAB de Grenoble et le CRCL de Lyon (associé au centre Léon-Bérard) qui permettent d’aller chercher des financements conséquents pour de gros projets. Ces deux grandes structures régionales représentent près de 600 chercheurs.