Chaque année, 80 000 enfants et adolescents dans le monde meurent du cancer. Parmi les 220 000 qui guérissent, 2/3 gardent des séquelles dues à la maladie et aux traitements. Il est désormais clair que l’amélioration de la prise en charge des enfants et des adolescents atteints de cancer passe par la prise en compte de leurs spécificités. Les tumeurs pédiatriques apparaissent en effet dans des tissus en phase de croissance active, ne sont pas fortement liées au mode de vie et présentent une plus faible charge mutationnelle. Récemment, l’idée que les cancers pédiatriques pourraient résulter en partie du détournement de processus développementaux pré- et post-nataux régissant normalement l’expansion, la survie, la migration et la différenciation de progéniteurs multipotents, a émergé.
En capitalisant sur les complémentarités des équipes cliniques (HCL, CLB et AP-HM) et de recherche* de Lyon et Marseille, et avec le soutien de parents, d’associations et de patients partenaires du collectif 2500 Voix, le centre de recherche intégrée d’excellence en oncologie pédiatrique South-ROCK porte un projet original et ambitieux, qui propose de relever les défis liés à l’amélioration de la prise en charge globale des enfants et des adolescents et d’aborder la question de la prévention sous l’angle de leur composante développementale. L’idée sera d’utiliser des modèles innovants combinés à l’intégration de données multi-omiques pour comprendre comment le détournement des programmes développementaux peut conduire à la transformation maligne, et en déduire de nouvelles combinaisons thérapeutiques, conçues pour cibler l’hétérogénéité et la plasticité intra-tumorale. Au-delà de la dynamique tumorale, la seconde question visera à établir l’impact du contexte ontogénique sur le dialogue hôte/tumeur dans le cadre de la résistance aux traitements et du devenir à long terme, avec l’idée d’optimiser et d’adapter à l’âge et aux facteurs de risque la prise en charge thérapeutique et le suivi des patients. Enfin, le 3ème objectif sera de définir l’impact des polluants sur l’initiation et la progression tumorale, et la possibilité de déployer des stratégies de prévention primaire sur les cancers pédiatriques.
Dans son ensemble, South-ROCK vise à structurer efficacement l’écosystème pédiatrique dans sa dimension pluridisciplinaire, en associant des cliniciens, des biologistes spécialistes du développement et du cancer, des bioinformaticiens, des mathématiciens, des épidémiologistes, des sociologues, des psychologues, d’anciens patients et leurs représentants. L’enjeu est de disposer d’une collection de modèles reproduisant la complexité et l’hétérogénéité des cancers pédiatriques aux différentes échelles tumeur/organisme/environnement, finement caractérisés sur le plan moléculaire et qui serviront de socles au déploiement de nouvelles stratégies de prévention et de soin.
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