Le département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard (CLB), centre de lutte contre le cancer de Lyon et Rhône-Alpes, a présenté les résultats de l’étude XENAIR, financée par la Fondation ARC. Il s’agit d’une étude de grande envergure dont l’objectif était d’étudier l’association entre le risque de cancer du sein et l’exposition chronique à faible dose à 8 polluants atmosphériques.
L’étude a montré une augmentation du risque de cancer du sein lors d’une exposition à 5 polluants dans la population XENAIR :
- Dioxyde d’azote (NO2) : une augmentation de 10 µg/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 9 % du risque de cancer du sein
- Particule (PM10) : une augmentation de 10 µg/m3 d’exposition est associée à augmentation à la limite de la significativité statistique d’environ 8 %
- Particule (PM2.5) : une augmentation de 10 µg/m3 d’exposition est associée à augmentation à la limite de la significativité statistique d’environ 13 %
- Benzo[a]pyrène (BaP) : une augmentation de 1,42 ng/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 15 % du risque de cancer du sein
Polychlorobiphényles (PCB153) : une augmentation de 55 pg/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 19 % du risque de cancer du sein
Les résultats de l’étude XENAIR indiquent qu’une amélioration de la qualité de l’air serait un levier pour contribuer à la prévention du cancer du sein. Ainsi, en prenant comme référence les seuils de référence de l’Europe pour les NO2 (de 40 µg/m3), 1 % des cancers du sein de la population XENAIR auraient pu être évités. En revanche, avec des niveaux d’exposition conformes aux recommandations de l’OMS de 2021, de 10 µg/m3 pour les NO2, près de 9 % des cancers du sein de la population XENAIR respectivement auraient été évités.
Les résultats de l’étude XENAIR suggèrent que la réduction des concentrations des polluants de l’air en France a le potentiel de contribuer à la prévention du cancer du sein.
Il s’agit de la première étude analysant l’effet individuel de ces 8 polluants sur le risque de cancer du sein avec une estimation des expositions à une échelle fine et tenant compte de l’histoire résidentielle des sujets sur 22 ans.