Recrutés en 2018 au sein des grands instituts ou universités de la région Auvergne-Rhône-Alpes, 6 brillants chercheurs viennent renforcer les rangs de la communauté régionale de la recherche en cancérologie pour faire avancer le savoir sur le cancer. Ils ont présenté leurs activités de recherche lors du Forum de la recherche en cancérologie les 4 et 5 avril 2019.
Retour sur leurs expertises et les projets qu’ils vont développer dans leurs équipes.
Yenkel GRINBERG, vous avez intégré le Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon (CRCL), comme chargé de recherche Inserm. Que pouvez-vous nous dire sur votre parcours ?
J’ai rejoint le Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon à la suite de l’obtention d’une Chaire d’Excellence du LabEx DEVweCAN en 2018, après une thèse en immunologie à l’Université Pierre et Marie Curie et un post-doctorat à l’Université Columbia de New York. Je suis chercheur INSERM et chef de l’équipe « Régulation Moléculaire de l’Immunité dans le Cancer », qui concentre ses recherches sur la fonction des protéines de la famille NF-kappaB dans la biologie des lymphocytes T qui infiltrent les tumeurs. En particulier, nous étudions le rôle de NF-kappaB dans la réponse aux thérapies dites « inhibiteurs de checkpoint » dans le mélanome, afin d’améliorer leur effet et de découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques.
Maria OUZOUNOVA, vous avez également été recrutée au CRCL en tant que chargée de recherche Inserm. Expliquez-nous la genèse du projet sur lequel vous allez vous concentrer.
J’étudie le cancer du sein depuis le début de ma carrière. Je m’intéresse plus particulièrement aux mécanismes épigénétiques déterminant la capacité d’une cellule épithéliale mammaire de répondre aux stress oncogéniques et à être transformée. Mon sujet de recherche s’inscrit parfaitement dans les activités de l’équipe « Plasticité de la cellule cancéreuse », dirigée par Alain Puisieux, au CRCL, qui ciblent l’étude des cancers de sein dits claudin-low. En effet, il est attendu que les caractéristiques épigénétiques influencent le pronostic, l’évolution et la réponse aux traitements de ces tumeurs qui restent encore mal caractérisées et pour lesquelles aucune thérapeutique ciblée n’est aujourd’hui disponible.
Irène CRISTOFORI, vous venez d’intégrer l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod à Lyon. Quel a été votre formation et quels sont vos intérêts de recherche ?
I am a cognitive neuroscientist with international training at Kessler Rehabilitation Institute (West Orange, New Jersey) and Northwestern University (Chicago, Illinois). My primary research goals are directed towards understanding human cognition and recovery of functions, through behavioral study in healthy participants and in clinical populations (epilepsy, traumatic brain injury, brain tumor). Through my research projects I have gained experience using multiple techniques, including lesion mapping analysis, intracranial EEG, and behavior.
Loïc SALMON, vous êtes lauréat d’une ERC Starting Grant et chercheur CNRS à l’Institut des Sciences Analytiques à Lyon. Sur quoi se concentrent vos recherches ?
Après une thèse à l’Université de Grenoble et plusieurs postdocs à l’Université du Michigan et à l’ETH de Zurich, je suis maintenant chercheur au Centre de Résonance Magnétique Nucléaire à Très Hauts Champs à Lyon. Je conduis un projet de recherche qui vise à développer de nouvelles approches de Résonance Magnétique Nucléaire pour visualiser à l’échelle atomique les mouvements et les interactions des ARN. Cette approche servira à décrire le comportement des microARN, des acteurs clefs de la régulation génétique, impliqués fortement dans le cancer. Cette description nouvelle des miARN aidera au développement rationnel de nouvelles voies thérapeutiques visant les miARN.
Pierre MARTINEZ, vous êtes chargé de recherche Inserm au CRCL. Que pouvez-vous nous dire sur votre carrière et vos projets ?
Je suis informaticien, et bioinformaticien de formation. J’ai effectué mes premiers pas académiques en Angleterre, avec une thèse à King’s College London puis des post-docs à Cancer Research UK et au Barts Cancer Institute, avant de rejoindre le CRCL en 2016. J’ai commencé sur des aspects plus fondamentaux (interactions et structure des protéines) avant de me rediriger vers la recherche en cancérologie. Mes intérêts de recherche portent sur la nature évolutive du cancer, qui implique une forte hétérogénéité de cellule à cellule et gêne la prise en charge thérapeutique. Je cherche donc à pouvoir mieux mesurer et comprendre cette hétérogénéité, afin de mieux prédire et contrôler l’évolution tumorale.
Audrey BOUCHET, chargée de recherche Inserm dans l’équipe Rayonnement Synchrotron pour la Recherche Biomédicale (STROBE) à Grenoble, votre activité se situe dans un tout autre domaine. Qu’en est-il ?
Ma formation académique de biologiste (biologie intégrative) s’est faite entre les universités de Clermont-Ferrand, Lyon et Grenoble avec une thèse (PhD) à l’European Synchrotron Radiation Facility et à l’Institut des Neurosciences de Grenoble. Après 3 ans de postdoc à l’Université de Berne, j’ai obtenu en 2015 un soutien de la Fondation ARC pour un retour en France au sein de l’équipe Rayonnement Synchrotron pour la Recherche Biomédicale (STROBE) que j’ai finalement rejoint comme Chargé de Recherche Inserm début 2019. Lors de mon parcours de recherche de traitements contre les tumeurs solides, notamment les glioblastomes et les mélanomes, j’ai participé près de 10 ans au développement d’une radiothérapie alternative synchrotron. Tout en continuant le travail de compréhension et d’optimisation de cette thérapie, j’évalue maintenant le potentiel de radiothérapies à très hauts débits de dose à préserver les tissus sains tout en permettant de développer des traitements plus efficaces pour le contrôle des tumeurs. D’une manière plus générale mes intérêts de recherche portent sur les approches intégratives des pathologies cancéreuses et de leurs traitements.
Bienvenue à vous tous !