Jean-Pierre MARTIN a exercé pendant trente ans (jusqu’en juillet 2015) en tant qu’oncologue Médical à la Clinique Saint-Jean puis à l’Hôpital Privé Jean Mermoz, à LYON.
Depuis les années 90, il a contribué aux activités du Comité du Rhône de la Ligue contre le cancer. Depuis 2016, après avoir dans un premier temps participé au Conseil Scientifique Auvergne-Rhône-Alpes et Saône et Loire, il a choisi de rejoindre l’équipe des bénévoles du Comité du Rhône sous la Présidence du Docteur Guy LEGAL. En 2018, il est devenu administrateur du Comité, puis membre du Bureau aux côtés de Janine CHAMBAT. Il lui succède en cette fin d’année 2020 en tant que nouveau président du comité départemental de la Ligue contre le cancer du Rhône.
Quelles sont vos principales motivations à votre forte implication auprès de la Ligue contre le cancer depuis ces dernières années ?
J’avais travaillé avec la Ligue à l’époque des États généraux en 1998 et 2000 avant de prendre du recul compte tenu de ma charge de travail au quotidien. Lors de mon arrêt d’activité, il m’a paru naturel de la rejoindre étant doublement intéressé :
- Par ses actions en amont de la maladie dans les actions de prévention et de promotion du dépistage qui passent malheureusement au second plan lorsque l’on est le nez dans le guidon auprès des patients. J’ai l’habitude de dire que :
“le meilleur cancer c’est celui que l’on n’a pas, et le moins pire celui que l’on trouve tôt”.
- Par ses actions visant à améliorer le quotidien de nos patients et notamment du fait de l’engagement très fort de la Ligue dans la mise en place et le financement des soins de support.
Enfin cet engagement me permettait de garder le contact avec ce monde de la cancérologie auquel j’ai consacré tant d’énergie et de temps mais qui m’a aussi tant donné.
En parallèle du travail formidable de soutien aux patients durant l’ensemble de son parcours de soin et de vie post-cancer, une part des activités de la Ligue contre le cancer est le soutien à la recherche en cancérologie. Quelle place la recherche prend-elle dans les orientations du Comité du Rhône et plus largement au niveau de la région ? Si vous aviez une thématique prioritaire à citer quelle serait-elle ?
Le soutien à la recherche a été dès la création de la Ligue en 1918, un des objectifs prioritaires de ses fondateurs et notamment au premier rang d’un homme politique Lyonnais, Justin Godart.
“Le soutien à la recherche a été constant durant toutes ces décennies et la Ligue aujourd’hui, reste le premier organisme privé de soutien à la recherche en cancérologie.”
La sélection des projets de recherche par le Conseil Scientifique s’effectue au niveau régional et l’action des comités se limite, si l’on peut dire, à collecter les fonds qui permettront de maintenir le niveau du soutien à la recherche puis à choisir parmi les projets sélectionnés celui ou ceux qu’elle souhaitera spécifiquement financer.
Il me semble important, comme cela paraît de plus en plus le cas, que, au-delà des recherches fondamentales, le soutien porte aussi sur des activités de recherche dans les domaines de la pratique du soin ou des sciences humaines et sociales et c’est sans doute autour de cette problématique qu’une collaboration avec le Cancéropôle CLARA pourrait s’avérer la plus productive.
La crise sanitaire de cette année 2020 n’a pas épargné le monde associatif, le parcours de soin en cancérologie et les dépistages. Quels constats faites-vous à l’échelle de votre structure et quelles préconisations feriez-vous à la société civile, aux donateurs, aux patients pour rebondir avec force en 2021 ?
La Ligue est une redistributrice de générosité et ne peut redonner que ce qu’elle a reçu, sachant qu’elle vit exclusivement de dons et legs.
La crise Covid a eu un impact direct qui a porté pour le comité du Rhône essentiellement sur les legs alors que la générosité des adhérents donateurs s’est maintenue à un niveau très correct et nous ne pouvons que nous en féliciter et les remercier très sincèrement.
Concernant les legs il est possible que La diminution soit pour une part liée à un effet Prétexte Covid avec le ralentissement des activités des banques et des notaires, et il ne reste plus qu’à souhaiter que cette hypothèse soit confirmée par l’évolution des legs dans les mois à venir.
“Nous allons devoir vivre avec ce virus et il paraît tout à fait important de rappeler que le cancer ne s’est pas confiné et qu’il convient de prendre soin de soi en répondant aux propositions de dépistage et surtout en consultant sans crainte comme on l’aurait fait avant la crise.”
Pour les patients et leurs familles, nous souhaitons que l’on puisse retrouver le plus rapidement possible un mode de fonctionnement très proche de ce qu’il était il y a quelques mois car les conditions actuelles de prise en charge avec réduction de l’offre en soins de support donnent le sentiment d’être remonté une ou deux décennies en arrière.